Trop c’est trop, privatisation et services publics

Un échange réussi avec les anciens et actuels rapporteurs spéciaux de l'ONU

Le 19 octobre 2020, “Trop c'est trop, Privatisation et services publics” s’est avéré un événement exceptionnel. Il a réuni pour la première fois huit expert.e.s des Nations unies (sept Rapporteurs et Rapporteuses spéciaux actuels et anciens et un ancien expert indépendant des Nations unies), dans le cadre de six mandats différents, pour réfléchir aux impacts de la privatisation et à la création d'un nouvel élan et de nouvelles stratégies pour la fourniture publique de services liés aux droits économiques, sociaux et culturels, tels que la santé, l'éducation, l'eau et l'assainissement, et le logement. 

La première moitié de la discussion a porté sur les principales questions relatives aux droits humains soulevées par la privatisation des biens et des services dans différents domaines.

"La financiarisation du logement fait vraiment grimper le coût du logement à l'échelle mondiale, rendant le logement fondamentalement inabordable et donc insécurisant. L'accessibilité financière et la sécurité d'occupation sont deux caractéristiques du droit au logement."

- Leilani Farha, ancienne Rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement convenable en tant qu'élément du droit à un niveau de vie suffisant, et sur le droit à la non-discrimination dans ce contexte.

"Le déséquilibre des pouvoirs est particulièrement fréquent dans le secteur de l'eau et de l'assainissement lorsque vous avez une grande entreprise qui interagit, s'engage avec les gouvernements locaux."

- Léo Heller, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'Homme à l'eau potable et à l'assainissement.

La seconde moitié de la discussion s'est concentrée sur les alternatives alignées sur les droits à la fourniture de biens et de services, ainsi que sur les stratégies et les actions qui peuvent contribuer à générer un changement dans ce domaine.

"[Le concept de biens communs] est, je crois, très conforme aux préoccupations en matière de droits humains, notamment en raison de l'idée que les biens communs doivent être gérés par des systèmes de gouvernance participative, qu'ils doivent être inclusifs, qu'ils ne doivent pas privilégier la recherche du profit par-dessus tout et qu'ils doivent garantir la durabilité à long terme de la gestion de la ressource ou de la fourniture du service."

- Olivier De Schutter, Rapporteur spécial des Nations unies sur l'extrême pauvreté et les droits de l'Homme, et ancien Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation.

" Nous devons également faire plus d'efforts, à mon avis, pour exiger des acteurs étatiques et aussi des institutions financières internationales qu'ils réalisent des évaluations d'impact sur les droits de l'Homme des politiques financières soutenant la fourniture de biens et de services par le biais de systèmes de dette privée. "

LES PANÉLISTES

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Philip Alston, ancien Rapporteur spécial des Nations unies sur l'extrême pauvreté et les droits de l'Homme 

Juan Pablo Bohoslavsky, ancien expert indépendant des Nations unies sur la dette extérieure et les droits de l'Homme

Koumbou Boly Barry, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit à l'éducation   

Olivier De Schutter, Rapporteur spécial des Nations Unies sur l'extrême pauvreté et les droits de l'Homme, et ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'alimentation

Leilani Farha, ancienne Rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement convenable en tant qu'élément du droit à un niveau de vie suffisant, et sur le droit à la non-discrimination dans ce contexte

Léo Heller, Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'Homme à l'eau potable et à l'assainissement

Tlaleng Mofokeng, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé possible

L'événement était modéré par Magdalena Sepúlveda Carmona, ancienne Rapporteuse spéciale des Nations unies sur l'extrême pauvreté et les droits de l'Homme, et Directrice Exécutive de l'Initiative mondiale pour les droits économiques, sociaux et culturels (GI-ESCR).


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Trop, c'est trop : La tribune des experts de l'ONU suscite l'intérêt des médias du monde entier

Avant l'événement conjoint "Trop c'est trop", cinq anciens et actuels Rapporteurs spéciaux des Nations unies et un expert indépendant des Nations unies, dont notre Directrice Exécutive Magdalena Sepúlveda Carmona, ancienne Rapporteuse spéciale des Nations unies sur l'extrême pauvreté et les droits de l'Homme, signaient une tribune, largement diffusée dans les principaux médias. Cet article souligne que la pandémie de COVID-19 a mis en évidence les conséquences catastrophiques de décennies de privatisation et de concurrence sur le marché.


Visionnez l’événement !

Autres ressources

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PUBLICATION

States’ Human Rights Obligations Regarding Public Services: The United Nations Normative Framework

Juste après l'événement, GI-ESCR a publié un rapport de recherche sur les obligations des États en matière de droits humains concernant les services publics. Sur la base d'un examen des commentaires formulés par les organes de surveillance et les experts des droits humains de l'ONU, ainsi que par les États dans le cadre du processus d'Examen périodique universel de l'ONU, le rapport de recherche constate qu'il existe une base claire dans l'interprétation des traités de droits humains existants montrant que les États ont l'obligation de fournir des services publics. 

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site WEB

people over profit

DÉCOUVREZ ! People Over Profit, une bibliothèque mondiale de connaissances en ligne et un outil de construction de campagne créé par l'Internationale des Services Publics. Apprenez-en davantage sur la privatisation des biens publics dans différents secteurs et régions, et sur ce que nous pouvons faire pour l'arrêter !


Cet événement était co-organisé par ActionAid, The East African Centre for Human Rights (EACHRights), the European Network on Debt and Development (Eurodad), the Global Initiative for Economic, Social and Cultural Rights (GI-ESCR), the Initiative for Social and Economic Rights (ISER), Oxfam, the Society for International Development (SID)Public Services International (PSI), et the Translational Institute (TNI).

Cet événement a été soutenu par la Heinrich-Böll-Stiftung, Washington, DC.

Pour plus d'informations sur cet événement, veuillez nous contacter à l'adresse info@gi-escr.org.