La Banque Mondiale accepte une plainte concernant son investissement dans Bridge International Academies
(Nairobi/Washington, DC, 7 juin 2018) Les organisations de défense des droits de l'Homme se félicitent de la décision du Bureau du conseiller-médiateur pour l’application des directives (CAO) de la Banque Mondiale d'accepter une plainte concernant l'investissement de la Société Financière Internationale (SFI) dans Bridge International Academies (Bridge) au Kenya. L'entreprise gère plus de 400 écoles primaires dites à bas coûts au Kenya, qui ont fait l'objet d'une plainte de citoyens kenyans, ce qui soulève des inquiétudes quant aux violations des normes d'investissement de la Banque Mondiale ainsi qu'aux lois nationales et internationales.
La SFI, la branche secteur privé de la Banque Mondiale, a annoncé le 21 janvier 2014 un investissement en actions de $10 millions dans Bridge pour soutenir l'expansion de ses opérations dans plus de pays d’Afrique. La SFI a l'obligation de veiller à ce que ses investissements ne violent pas ses propres Standards de Performance, tels que ceux relatifs aux droits du travail, à la santé et la sécurité, et qu'ils soient conformes aux législations nationales.
Linda Oduor-Noah, de l’organisation kenyane East African Centre for Human Rights (EACHRights), qui a soutenu la plainte, a déclaré: "Nous nous félicitons de la décision du CAO de prendre au sérieux nos préoccupations concernant les opérations de Bridge et d'accepter notre plainte concernant l’investissement de la SFI dans l'entreprise. Les pratiques en cours que nous avons documentées doivent être adressées de toute urgence afin de garantir que les enfants ne soient pas privés d'accès à une éducation correcte et de qualité. Nous attendons avec impatience l'examen rigoureux du CAO et espérons que ce processus sera sérieusement considéré par la SFI."
La grande majorité des écoles Bridge au Kenya ne sont pas légalement enregistrées et l'entreprise a fait l'objet de nombreuses plaintes concernant des pratiques de travail abusives, de la discrimination, un manque de transparence et le non-respect des normes nationales d'éducation, de santé et de sécurité. A la suite de nombreuses rencontres de la société civile avec le personnel de la Banque Mondiale depuis 2015, et trois déclarations conjointes s’adressant à la Banque Mondiale et d’autres investisseurs de Bridge, EACHRights et huit citoyens kenyans ont déposé une plainte le 16 avril 2018 démontrant de graves violations des normes de la SFI et des droits de l’Homme. Les plaignants exigent que la SFI agisse pour mettre fin aux dommages causés par la chaîne multinationale.
Les organisations signataires saluent le processus du CAO, qui donne l’occasion de s'assurer que la SFI soit tenue responsable des problèmes liés à son investissement dans Bridge et de faire la lumière sur les pratiques de l'entreprise. L'évaluation devrait être effectuée dans les 120 jours ouvrables. Ceci est une étape importante dans les efforts visant à tenir responsable les investisseurs publics dans des entreprises scolaires multinationales, telles que Bridge, lorsque les entreprises dans lesquelles ils investissent commettent des violations des droits de l'Homme. Les organisations signataires s'engagent à continuer de demander justice pour de tels cas.
Contacts
Kennedy Oyier (anglais), Homa Bay County Education Network (HOCEN), oyierkennedy@yahoo.com, +254 7 10 55 26 10
Sylvain Aubry (français/anglais), Global Initiative for Economic, Social and Cultural Rights, sylvain@globalinitiative-escr.org, +254 7 88 28 96 34
Sergio Rozalén (espagnol/anglais), Right to Education Initiative, rozalen@right-to-education.org, +34 654 70 10 51
Maryline Mangenot (français/anglais), Global Campaign for Education, maryline@campaignforeducation.org, +27 760955561
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